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Le château de Maisons-Laffitte

Château de Maison-Lafitte

Jean-Jacques Blondel, professeur de l’Académie Royale d’Architecture, rend hommage à François Mansart à propos du château de Maisons-Laffitte

« Nous osons le dire ici : personne avant lui ni depuis lui n’a poussé si loin cette magie de l’architecture. De quelle admiration, de quel charme, ne sommes nous pas épris à l’aspect de ce chef d’œuvre. »

Dans la Région parisienne existe effectivement un château injustement moins connu que d’autres : celui de Maisons-Laffitte. Et pourtant, le château de Maisons-Laffitte est l’œuvre la mieux conservée de François Mansart, son architecte. Une simple visite, comme celle que nous avons faite, permet de saisir les subtilités de cette construction.

Une construction novatrice

Aujourd’hui, après avoir franchi le pont de Bezons,  il faut traverser une banlieue en pleine construction pour découvrir ce château, qui se dresse majestueusement en bord de Seine.

« Le château de Maisons, dont Mansart a fait tous les bâtiments et les jardinages, est d’une beauté si singulière qu’il n’est point d’étranger qui ne l’aille voir comme l’une des plus belles choses que nous ayons en France. » C’est dire si Charles Perrault ne tarit pas d’éloges ce château.

René de Longueil, Surintendant des Finances en 1651, fit construire le château au 17ème siècle, pour y loger Louis XIV lors des chasses en forêt de Saint-Germain-en-Laye. Le château vit passer des propriétaires et des hôtes comme Louis XV, Voltaire, Madame de Pompadour, Madame de Staël, le Maréchal Lannes ou Benjamin Constant.

En 1640, date de sa construction, le château de Maisons est un événement : c’est un château à vestibule central et escalier à jour. Il marque, en France, la fin du château médiéval. Dans ce château cohabitent le classique mais aussi le baroque, sous forme d’illusions, de trompe-l’œil.

Jacques Laffitte transforme Maisons

Dès 1818, Jacques Laffitte acquiert le château. Né d’un père modeste charpentier, il devient Gouverneur de la Banque de France puis Président du Conseil. Des difficultés financières font qu’il doit morceler le domaine du château : le parc de Maisons-Laffitte a aujourd’hui cette particularité d’être un parc construit, avec villas et appartements discrètement cachés.

Après sa mort, les douves sont comblées et les abords rasés pour faciliter la vente des terrains. Le château est même mis en vente : une promesse de vente est signée en Janvier 1904 avec un certain Joseph Simondet qui annonce ses intentions : démolir le château pour construire sur l’espace ainsi libéré. La presse se mobilise et Maurice Berteaux use de toute son influence pour que le château échappe à la démolition : l’Etat l’achète en 1905. Il en est toujours le propriétaire.

 

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