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Les « villas » de Paris

Rue Villa Alesia

villa-alesia

Les maçons de Paris ont construit de nombreuses « villas » dans Paris. Du latin « villa », la maison, les villas parisiennes sont des maisons situées en général dans de petites rues. Par extension, la rue toute entière prend le nom de « villa ».

La villa d’Alésia

Quelques villas parisiennes sont remarquables, et le site Paristoric nous en fournit toute une liste. Nous retiendrons ici la Villa d’Alésia (début : 111ter rue d’Alésia, fin : 39bis rue des Plantes). Longue de 270 mètres, cette voie privée, ouverte vers 1897 et appelée « Villa Parquet » à l’époque, reçut ensuite son nom actuel en raison du voisinage avec la rue éponyme.

Elle demeure un lieu calme et bucolique avec ses bacs et ses anciens ateliers aux façades art-déco et art nouveau. Le sculpteur animalier Édouard-Marcel Sandoz avait son atelier au 2bis tandis que le peintre Auguste Leroux logeait dans une jolie maison située au 11. Au 37bis, on découvre l’ancien atelier d’Henri Matisse.

La campagne à Paris

Plusieurs escaliers donnent accès à un lotissement joliment nommé et perché, à une centaine de mètres de la Porte de Bagnolet. Parvenu dans les courbes des rues Irénée-Blanc et Jules-Siegfried, on découvre les 89 maisons à un étage de ce village inattendu : « La campagne à Paris », qui jouxte la Place Edith Piaf.

Ces pavillons offrent une courette sur rue, et agrémentés d’un jardinet à l’arrière. Ils sont recherchés par les Parisiens, mais se transmettent en général de génération en génération. Il fallait croire en sa bonne étoile pour acheter ces terrains pelés en 1906 et engager la construction d’une petite cité réservée aux familles peu favorisées. Certains y crurent assez pour former la Société « La Campagne à Paris » et acheter 15 800 mètres carrés de terrain dont personne ne voulait.

Le sous-sol n’avait rien pour inspirer confiance : constitué de carrières de calcaire et de gypse, il avait été remblayé à la va-vite à l’aide des décombres provenant des travaux d’Hausmann, notamment le percement des avenues Gambetta et de la République. Huit sociétaires édifièrent cependant rapidement les premières maisons, suivis, en 1913 par 38 autres. En 1926, le 20 juin, la Campagne à Paris fut enfin inaugurée sous les applaudissements saluant la persévérance des fondateurs.

Les immeubles plus récents se sont construits autour de ces maisons, respectant une hauteur raisonnable et une architecture contemporaine, comme le 39 rue du Capitaine-Ferber, qui arbore au-dessus de son porche un paon coloré, en fer forgé, dans un très beau style art-déco.

La villa des Arts

A l’entrée de la villa des Arts, au pied de Montmartre, une belle grille en fer forgé noircie surmontée par le nom de la villa. Sous cette grille passèrent les peintres Signac, Dufy, Renoir …

L’architecte Henri Cambon en construisit les élégants bâtiments. Il utilisa des matériaux de récupération pour édifier les maisons longeant la cour. L’étonnant escalier de droite proviendrait d’ailleurs d’un pavillon de l’Exposition Universelle de 1900. Sur la rue Ganneron, faisant face au cimetière de Montmartre, une ingénieuse cascade d’ateliers permet aux artistes de bénéficier de la meilleure lumière. Dans cette soixantaine de locaux pour artistes, les célébrités se succédèrent à un rythme soutenu. Nicolas Schöffer créa à la villa sa toute première sculpture cybernétique et une œuvre spatio-dynamique, chrono-lumineuse, toujours en place dans son atelier devenu musée privé.

Cet ensemble de charme, si caractéristique de l’ambiance des ateliers montmartrois du XIXème siècle, a servi de nombreuses fois de décors de cinéma, plus particulièrement à Fellini pour « Les Clowns », à Jean-Charles Tacchella pour « Escalier C », en 1985, ou à Marc Allégret pour « Entrée des artistes ».

crédit photo : Wikimedia Commons / Mu

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