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François Mansart, un exemple de l’architecture classique en France

François Mansart est reconnu comme le créateur du classicisme. Digne émule en architecture de Descartes et de Corneille, il est le précurseur de l’architecture classique en France à la fin du règne de Louis XIII et sous la minorité de Louis XIV.

Une formation pointue en architecture

Fils d’un charpentier du roi et petit-fils des architectes et ingénieurs Le Roy, François Mansart baigne dès son plus jeune âge dans le monde de l’architecture. Orphelin à douze ans, il est recueilli par son beau-frère l’architecte et sculpteur Germain Gauthier. Fort de son apprentissage, il effectue des travaux complémentaires sur les chantiers du château de Coulommiers et de l’hôtel de Blérancourt. En 1620, François Mansart achève sa formation en participant avec Marcel Le Roy à la construction du pont de Toulouse. Il allie alors la sculpture à l’art du trait, ce qui va lui permettre de concevoir des architectures parfaitement structurées. D’une grande habileté pour la sculpture décorative, Mansart se révèle au travers le projet de façade de l’ancien couvent des Feuillants (1623-1624) aujourd’hui détruit. C’est la première œuvre admirée à une période où l’art tient son originalité dans la faculté à traiter des motifs connus.

François Mansart, un architecte perfectionniste

Le jeune virtuose est doué pour la mise en valeur des éléments les uns par les autres, comme pour leur intégration dans un ensemble. Sa capacité à réaliser des œuvres équilibrées en plan comme en élévation est remarquable. Ainsi, il produit des réalisations diverses, dynamiques et contrastées sans artifices picturaux. Architecte minutieux, François Mansart n’est cependant jamais satisfait de son travail, démolissant et reprenant plusieurs fois ses œuvres. Son incessant perfectionnisme lui fera perdre en cours de travail le chantier du Val-de-Grâce, au profit de Jacques Lemercier, architecte et ingénieur du roi. Sa participation à l’achèvement du Louvre lui est également refusée.

Hôtels parisiens et châteaux de Mansart

Architecte du roi depuis 1625, François Mansart reçoit surtout des commandes privées de riches clients. Il conçoit ainsi de nombreux hôtels parisiens et châteaux qui n’ont pas été conservés dans le temps ou qui ont été en grande partie modifiés aujourd’hui. Seuls subsistent la galerie Mazarine (1645) aujourd’hui intégrée à la Bibliothèque nationale de France, l’hôtel du Musée Carnavalet et l’Hôtel de Guénégaud (1652) dont la réhabilitation récente permet d’apprécier le raffinement atteint dans la simplicité des façades et dans l’appareil savant de l’escalier.

François Mansart joue sur l’asymétrie apparente à l’intérieur d’une structure fondamentalement asymétrique. Très jeune, il fut appelé à édifier divers châteaux avec pour caractéristique la composition pyramidante, en plan comme dans l’articulé de ses volumes. À trente-sept ans, il étudie la reconstruction du château de Blois pour Gaston d’Orléans.

L’art de Mansart trouve son plein épanouissement au château de Maisons-sur-Seine, aujourd’hui Maisons-Laffitte, chef-d’œuvre de l’architecture française construit de 1642 à 1648 pour le Président du Parlement de Paris René de Longueil. Les expressions les plus achevées de la pensée de Mansart, avec des effets de perspective verticale, se trouvent dans la chapelle de Fresnes (détruite en 1826) et dans son projet pour la chapelle des Bourbons à Saint-Denis, plus tard utilisé par Hardouin-Mansart aux Invalides.
Par la franchise de ses plans, la sûreté d’un vocabulaire restreint et d’une structure organisée, François Mansart est un exemple de l’architecture classique en France.

Photo Flickr jpwchi

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