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Les SCOP relèvent-elles de l’utopie ?

Les SCOP (Société Coopérative Ouvrière de Production, également appelée Société Coopérative et Participative) s’appuient sur des principes définis dès le XIXe siècle, et toujours actuels : moyens mis en commun, fonctionnement démocratique, implication dans la responsabilité et l’initiative économique. Des théoriciens utopistes ont popularisé ces idées et contribué à poser les principes de la coopération de production.

SCOP d’aujourd’hui : fin des utopies ?

Le modèle coopératif d’aujourd’hui doit beaucoup aux utopies d’hier. Les apports de théoriciens, d’économistes et de quelques praticiens utopistes, popularisant les idées de communauté et de démocratie, ont contribué à faire émerger le mouvement de la coopération de production.

Dès 1831, le médecin, sociologue et homme politique Philippe Buchez avait dessiné le modèle le plus proche de l’actuel statut coopératif des Maçons Parisiens. Toutefois, celui-ci est le produit moins des utopies du 19e siècle, comme on le dit souvent, que de la décantation d’expériences ouvrières multiples. Philippe Buchez reconnaissait qu’il n’avait fait qu’écrire le témoignage des ouvriers qu’il interrogeait. Et son schéma n’est lui-même devenu source de droit que lorsque les ouvriers qui rédigeaient le journal L’Atelier l’ont transposé dans des statuts-types qui ont à leur tour inspiré les lois modernes.

Le statut moderne de la SCOP

Les coopératives obtiennent des lois qui précisent les grands principes qui les unissent. Trois militants influents de la coopération ont marqué l’histoire de la SCOP.

Le premier est Paul Ramadier, Président du Conseil de la 4ème République. Faisant preuve d’un activisme et d’une efficacité remarquable, il fait passer plusieurs textes dont la loi sur les coopératives en 1947. Conçue comme le texte de référence de toutes les coopératives, cette loi définit les principes essentiels : priorité aux membres, démocratie économique, double qualité (utilisateur et associé), capital variable, exclusivisme, ristourne sur les excédents.

Le deuxième est Michel Debré, alors Ministre des Finances du Général de Gaulle. Il décide l’adaptation au profit des SCOP de l’ordonnance de 1967 sur la participation des salariés. Cette adaptation a rendu possible un renforcement important de l’autofinancement de sociétés coopératives, sous la double forme de l’investissement en leur sein de l’épargne salariale et de la constitution des réserves collectives.

Enfin le troisième père de la SCOP est Jean Foyer, ancien garde des Sceaux du Général de Gaulle, qui, comme rapporteur de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, a co-rédigé et fait voter le statut SCOP de 1978. Il a donné des fondamentaux de celles-ci une écriture à la fois plus moderne, ouvrant plus largement l’éventail des options possibles, et plus fidèle aux valeurs permanentes de la Coopération ouvrière.

Ayant organisé de nouvelles formes de gouvernance, de sociabilité et d’organisation, la Coopération ouvrière se traduit aujourd’hui par une implication directe des salariés dans la vie de l’entreprise. Cette vision humaniste de l’entreprise se traduit concrètement, en leur offrant la possibilité de devenir salariés-associés, c’est-à-dire sociétaires. Il s’agit d’un modèle solidaire qui favorise la transparence. Les Maçons Parisiens ont choisi ce modèle garant de valeurs et centré sur l’Homme, sur les développements personnel et professionnel de chacun.

Photo : portrait de Philippe Buchez – Assemblée nationale 

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